Kénitra : Les associations de consommateurs resserrent les rangs

Formation et Réglementation
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Les faits : Le pouvoir d’achat des consommateurs ne cesse de se dégrader. L’augmentation des prix des produits laitiers, juste après le mois du ramadan et à quelques jours de la rentrée scolaire, a suscité un débat houleux sur la place publique.

Le mouvement de défense des consommateurs s'est saisi de cette augmentation pour rappeler l’importance de la coordination des efforts entre ses différentes composantes.

Les deux fédérations en charge de la protection des consommateurs ont signé récemment à Kénitra un accord de coordination et de partenariat.

La Fédération marocaine des droits du consommateur et la Fédération du sud des associations de protection des consommateurs ont signé récemment à Kénitra un accord de principe de coordination, de coopération et de partenariat. Les deux fédérations ont décidé dans un premier temps d’échanger les informations, de publier des communiqués communs et d’organiser des rencontres publiques et des séances de formation communes.

Les deux parties se sont mises d’accord pour la signature d’un accord final en fin d’année à Agadir. Une commission a été créée pour la mise en place d’outils de travail et de coordination des actions.

Actualité oblige, les participants à cette rencontre ont lancé un appel au Parlement et au gouvernement afin d’opérer une révision de la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence qu’ils estiment inadaptée à la culture de consommation des Marocains et à leur pouvoir d’achat. Ils ont appelé aussi de leurs vœux l’élaboration d’un code de protection du consommateur conformément aux Hautes Instructions royales

contenues dans le discours de S.M. le Roi Mohammed VI en 2008 à l’occasion de la célébration de la Fête de la Révolution du Roi et du peuple. «Afin de compléter l’éventail des outils de soutien social, Nous exhortons le gouvernement à mettre en œuvre les mécanismes législatifs et institutionnels nécessaires pour renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, contrôler les prix et combattre la corruption.

À cet effet, Nous appelons l’Exécutif et le législatif à diligenter l’adoption du Code de protection du consommateur. Parallèlement, il importe de veiller à l’application stricte de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence – notamment en mettant en marche le Conseil de la concurrence –, et ce, pour garantir une bonne gouvernance économique.» L’augmentation du prix du lait a été au cœur du débat lors de cette rencontre.

Dr Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, a estimé que l’augmentation du prix de cette denrée alimentaire de première nécessité est aux antipodes des règles de la liberté des prix et de la concurrence.

Il est persuadé qu’il y a eu une entente entre les différentes compagnies laitières. Ses propos sont sans équivoque : «L’augmentation du prix du lait et des produits dérivés est une violation de l’article 6 des dispositions de la loi 06-99. Le conseil doit se prononcer sur cette augmentation que je qualifie d’illégale. Je saisis l’occasion pour appeler les pouvoirs publics à doter les associations de protection des consommateurs des moyens juridiques et matériels appropriés afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle. Elles doivent être considérées comme des partenaires au lieu d’être traitées comme une source de tension et de blocage».

Concernant la signature de cet accord de principe entre les deux fédérations, Mohamed Kimaoui, président de la Fédération du sud des associations de protection des consommateurs, a tenu à préciser que cet accord n’était qu’un premier pas dans l’optique de la constitution d’un cadre réunificateur pour mieux défendre les intérêts des consommateurs. «Les associations de protection du consommateur ont besoin d’être réorganisées pour mieux défendre les intérêts du consommateur. Nous avons aussi besoin d’une loi sur la liberté des prix et de la concurrence qui ne soit pas calquée sur des modèles étrangers et qui prenne en considération le pouvoir d’achat des Marocains et leur culture de consommation», souligne-t-il en substance.

                                  Publié le : 4 Septembre 2013 - Par LE MATIN

 

 

 

 

 

 

 

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