Les marins algériens retrouvent leurs familles après 11 mois de captivité

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BLIDA - Les marins algériens, rapatriés à bord d’un avion spécial en provenance du Kenya, ont retrouvé dimanche leurs familles soulagées par cet heureux dénouement. Les 25 marins, dont 17 Algériens, de l’équipage du navire MV Blida, qui avait fait l’objet d’un acte de piraterie en haute mer le 1er janvier dernier, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa, avaient été libérés le 3 novembre dernier.

Ils ont été accueillis à leur descente d’avion à l’aéroport militaire de Boufarik par le ministre de la Solidarité nationale, Said Barkat, le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, et le général major, Mohamed Laraba, commandant de la base aérienne militaire de Boufarik.

Juste après l’accueil par les officiels, les familles qui avaient du mal à contenir leurs larmes sous le coup de l’émotion, ont accouru sur le tarmac de l’aéroport vers leurs proches vêtus de survêtements aux couleurs nationales.

Après de longues effusions, ponctuées de youyous, les marins et leurs familles ont été conviés à une réception au salon d’honneur de l’aéroport où ils ont rencontré des représentants de la presse nationale.

Les marins ont par la suite été conduits à l’hôpital militaire de Ain Naadja à Alger pour subir des examens médicaux avant de rejoindre leurs domiciles.

Deux marins, un Algérien et un Ukrainien, avaient été déjà libérés le 12 octobre dernier.

Les marins accueillis à l’aéroport de Boufarik par MM. Barkat et Benatallah

Les marins, en provenance du Kenya, ont été accueillis à leur descente d’avion à l’aéroport militaire de Boufarik par le ministre de la Solidarité nationale, M. Said Barkat, et le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah.

Les familles et proches des marins soulagés par cet heureux dénouement après près de 11 mois d’une éprouvante attente étaient présents en grand nombre pour les accueillir dans une ambiance empreinte de joie et d’émotion.

Les 25 marins, dont 17 Algériens, de l’équipage du navire MV Blida, qui avait fait l’objet d’un acte de piraterie en haute mer le 1er janvier dernier, alors qu’il se dirigeait vers le port de Mombasa, avaient été libérés le 3 novembre dernier. Deux marins, un Algérien et un Ukrainien, avaient été déjà libérés le 12 octobre dernier.

Le navire était arrivé samedi soir au port de Malimbé (Kenya, une centaine de km de Mombasa) au terme d’une traversée plus longue que prévue, en raison de l’état technique du navire qui a subi une immobilisation forcée de plus de 10 mois.

L’équipage du navire avait été accueilli à Malimbé par une délégation algérienne, composée de représentants officiels, de médecins et de psychologues, qui s’était rendue sur place en compagnie de l’ambassadeur d’Algérie au Kenya.

"Le gouvernement algérien exprime, à cette occasion, sa gratitude et ses remerciements aux autorités des pays amis ainsi qu’à l’affréteur qui ont prêté leur assistance pour assurer la protection et le ravitaillement du navire battant pavillon algérien en vivres et en carburant", a indiqué samedi soir le porte parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani.

Le porte-parole du MAE avait affirmé dans une précédente déclaration que l’Algérie "ne ménagera aucun effort pour que les auteurs de cet acte de piraterie soient poursuivis et jugés par les instances compétentes".

Les marins algériens témoignent sur les conditions "misérables" de leur détention par des pirates en Somalie

Les marins algériens rapatriés dimanche en Algérie ont été unanimes à affirmer qu’ils étaient détenus dans des conditions "misérables" et "inhumaines" pendant plus de dix mois par des pirates en Somalie.

C’est avec grande émotion et tristesse que ces marins ont relaté à l’APS les conditions de leur détention par des pirates "impitoyables et sans foi ni loi".

Chétif et visiblement éprouvé par une détention qui aura duré une "éternité", pour reprendre ses propos, Smail Drir se souvient du jour de l’attaque des pirates.

"Il était 14h quand un groupe de pirates avait fait irruption de nulle part. Armés jusqu’aux dents, ils se sont rapprochés à bord de leurs embarcations de notre navire qu’ils ont immédiatement amarré", raconte-t-il.

"Nous venions de quitter le Kenya, quand nous avons été attaqués par de nombreux pirates qui nous ont conduits de force dans une petite crique où ils nous avaient retenus en otage", ajoute-t-il. Smail s’interrompt un moment pour cacher ses larmes à son fils âgé d’une vingtaine d’années.

Même émotion chez Sadaoui Sofiane qui confie avoir vécu dans "l’angoisse" durant toute la période de captivité. Pour lui, ces dix mois étaient une "véritable torture morale" d’autant plus qu’un de ses frères avait trouvé la mort dans un naufrage en 1978. Son ami, Smail Kahli qui était entouré des membres de sa famille, a qualifié les conditions dans lesquelles il vivait avec les autres marins d’"affreuses" et de "misérables".

"Les pirates nous empêchaient de dormir et nous maltraitaient. Nous passions la nuit sur la passerelle et ils nous interdisaient de dormir dans les cabines", témoigne-t-il encore.

"Nous vivions de riz et de pâtes et nous buvions de l’eau salée mélangée à du gasoil", se rappelle-t-il, maudissant ces pirates qui les empêchaient de "recueillir l’eau de pluie pour la boire". Il se rappelle aussi des trois jours de diète que les pirates leur avaient imposés.

"Ils nous menaçaient quotidiennement de mort et nous empêchaient même de prier. Nous étions séquestrés", ne cesse de répéter Smail qui s’efforce avec courage de se contenir devant ses filles.

Smail note que les jours de fêtes étaient un "supplice" pour l’ensemble des marins, lesquels avaient perdu espoir de retrouver les leurs un jour. "Grâce aux autorités de notre pays nous avons pu revoir nos familles et revenir au pays", a-t-il dit avec fierté en embrassant le drapeau de l’Algérie.

Malgré ces témoignages douloureux, l’ambiance était plutôt à la joie dans le salon d’honneur de l’aéroport de Boufarik où les marins ont été accueillis.

Les youyous et les cris de joie contrastaient avec les larmes et sanglots des enfants, mères et épouses des marins qui venaient de retrouver les leurs après une attente éprouvante.

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