La réouverture des frontières en 2022 a stimulé le secteur de l'aviation au Moyen-Orient, la région enregistrant moins de pertes cette année, estimées à 1,9 milliard de dollars, contre une perte de 4,7 milliards de dollars l'an dernier, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).
L'IATA a publié lundi un rapport sur l'impact de la reprise économique du COVID sur la rentabilité des compagnies aériennes, soulignant la résilience du secteur et son rebond économique dans un contexte d'incertitude quant aux effets persistants de la guerre en Ukraine.
Le Moyen-Orient accueillant 4 % des passagers mondiaux, la reprise de la région contribue légèrement à la réduction mondiale des pertes liées à l'aviation, qui devraient atteindre 9,7 milliards de dollars cette année, contre 42,1 milliards de dollars de pertes en 2021 et 137,7 milliards de dollars en 2020.
Le Moyen-Orient devrait retrouver 80,5 % de sa capacité pré-pandémique et 79,1 % de ses niveaux de demande de 2019, ajoute le rapport.
Alors que les gouvernements du monde entier assouplissent les restrictions sur les voyages, Willie Walsh, directeur général de l'IATA, a noté que "les gens prennent l'avion en nombre toujours plus grand et que le fret se porte bien dans un contexte d'incertitude économique croissante."
Il a ajouté que l'heure est à l'optimisme, malgré la hausse des coûts des compagnies aériennes liés au carburant, au recrutement et à la formation de la nouvelle main-d'œuvre, et à "certaines restrictions persistantes sur quelques marchés clés".
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Le rapport de l'IATA met notamment en garde contre la nécessité de garder les coûts sous contrôle surtout que la part du carburant dans les coûts globaux va augmenter à 24% cette année, contre 19% en 2021.
"Nos fournisseurs, y compris les aéroports et les fournisseurs de services de navigation aérienne, doivent être aussi concentrés sur la maîtrise des coûts que leurs clients pour soutenir la reprise de l'industrie", a déclaré M. Walsh.
Les coûts liés à la main-d'œuvre viennent en second lieu, les compagnies aériennes recrutant davantage de personnel à la suite des licenciements survenus dans les premiers mois de la pandémie. Pourtant, les taux d'emploi devraient être inférieurs aux 2,93 millions d'emplois enregistrés en 2019.
En outre, les taux d'inflation, les taux d'intérêt et les taux de change devraient avoir un impact sur la reprise du secteur de l'aviation et sur les projections de l'IATA dans ses dernières perspectives.
Les régions du monde se redressant de manière disproportionnée par rapport à l'impact des crises économiques sur le secteur de l'aviation et l'Amérique du Nord étant la seule région à renouer avec la rentabilité en 2022, M. Walsh a exhorté les gouvernements à s'abstenir de fermer les frontières qui causent des "douleurs économiques" avec un "faible" contrôle des taux de contamination.
Le cas du Maroc
Comme la plupart des pays de la région MENA et au-delà, l'économie marocaine a été lourdement frappée par la crise du COVID et ses effets persistants, avant de faire face à un fardeau supplémentaire lié à la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, exacerbée par la guerre en Ukraine.
Au cours des premiers mois de la pandémie, le Maroc a maintenu un contrôle ferme sur la mobilité des personnes grâce à l'état d'urgence imposé et à la fermeture immédiate des frontières après la confirmation des premiers cas de COVID.
Si tous les secteurs économiques marocains ont souffert de ces mesures, la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) a été l'un des grands perdants.
En mai 2020, Abdelhamid Addou, PDG de la RAM, a abordé dans une lettre l'impact "violent" du COVID-19 sur les revenus de la compagnie. Addou a notamment révélé que la crise coûtait à la RAM 50 milliards de dirhams (4,99 milliards de dollars) par jour en raison d'une forte baisse des revenus des passagers aériens estimés à 314 milliards de dollars (31,36 milliards de dollars) en 2020.
En réponse à la crise, la compagnie nationale marocaine a établi un plan de licenciement qui a touché 30% de ses effectifs, soit 858 emplois, ainsi qu'un plan de départs volontaires pour les employés âgés de plus de 57 ans et ayant 15 ans d'ancienneté.
Avec la décision du gouvernement de rouvrir les frontières marocaines le 7 février, la RAM et d'autres compagnies aériennes ont repris leurs vols vers le Maroc et ont même ouvert de nouvelles lignes internationales au départ et à destination du pays d'Afrique du Nord.
Fin avril, plus de 2 millions de passagers sont entrés dans les territoires marocains par voie aérienne. L'opération Maraha 2022 devrait faire grimper ce chiffre bien plus haut avec le retour des Marocains résidant à l'étranger ainsi que l'accueil des touristes étrangers.
Depuis la réouverture des frontières, l'Office national du tourisme du Maroc (ONMT) s'est notamment employé à vendre le pays comme une destination de voyage idéale aux touristes d'Europe, d'Amérique du Nord et du Moyen-Orient, notamment d'Israël. L'office a lancé de nombreuses campagnes pour relancer le secteur touristique du pays, notamment "Maroc, terre de lumière", "Aji" et "Nous sommes ouverts".
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