Restructuration de LATAM Airlines : les ailes du Condor chilien en péril

Transport de Personnes
Typography

L’annonce de la déclaration de faillite aux États-Unis de LATAM Airlines, la plus importante compagnie aérienne d’Amérique latine, en raison de l’arrêt de ses activités depuis le début de la pandémie du coronavirus, a placé la question du sauvetage et de la restructuration du transporteur au cœur de l’actualité au Chili.

Mardi, LATAM, née de la fusion de LAN au Chili et de TAM au Brésil, s’est placée sous le giron du chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis, un dispositif qui permet à une entreprise n’arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l’abri des créanciers, d’autant que ses avions sont cloués au sol, à l’instar des autres compagnies aériennes, partout dans le monde depuis le début de cette pandémie planétaire.

Face à cette situation inédite, le gouvernement chilien, dirigé par le président Sebastián Piñera, a annoncé qu’il allait “évaluer la pertinence” d’un plan de soutien à la compagnie et “l’opportunité de contribuer au succès du processus de réorganisation de la LATAM”, une entreprise privée qui génère 10.000 emplois directs et 200.000 emplois indirects dans le pays andin, alors même que ses dettes en 2019 étaient estimées à 17,9 milliards de dollars.

A la mi-mai, LATAM Airlines avait annonçait le licenciement de 1.400 employés de ses filiales au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou, en plus d’un programme de départ volontaire à la retraite pour quelque 800 autres personnes.

En bourse, l’action de LATAM a enregistré une chute de 36% à la clôture de la séance à la Santiago du Chili et a également perdu près de 35% à la Bourse de New York.

LATAM, qui avait réduit en avril dernier ses vols de 95% et suspendu la totalité de ses liaisons internationales en raison de la propagation du COVID-19, a annoncé être en “discussion” avec les gouvernements du Chili, du Brésil, de la Colombie et du Pérou “pour obtenir des financements supplémentaires, protéger les emplois, dans la mesure du possible, et minimiser l’interruption des opérations”.

Avant la pandémie du coronavirus SARS-CoV-2, LATAM Airlines desservait 145 destinations dans 26 pays. Elle comptait plus de 42.000 employés et exploitait 1.400 vols quotidiens, transportant plus de 74 millions de passagers par an.

Toutefois, c’est la première fois que le gouvernement chilien s’ouvre à la possibilité d’aider l’entreprise en détresse. À la mi-mars dernier, le président Sebastián Piñera avait exclu toute assistance et a déclaré que sa priorité n’était pas les grandes entreprises.

“La priorité de notre gouvernement, ce sont les personnes, les emplois, les salaires et aussi les PME”, avait déclaré le président chilien.

LATAM a annoncé mardi qu’elle disposait de 1,3 milliard de dollars en espèces pour faire face à la situation et que ses principaux actionnaires -Qatar Airway et les familles Cueto et Amaro, anciens propriétaires de LAN et TAM, respectivement- injecteront 900 millions de dollars pour reprendre une partie de la dette de la compagnie.

Selon l’Association du transport aérien international (IATA), qui regroupe près de 300 compagnies aériennes mondiales, les compagnies latino-américaines perdront 15 milliards de dollars de revenus en 2020.

Pour réagir à ce post merci de vous connecter ou s'inscrire si vous n'avez pas encore de compte.