Quatre recettes pour une supply chain plus performante

Logistique
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Grosse effervescence en perspective dans la supply chain.Le contenu des prospectives, à horizon 2020, fait consensus, puisque établi par le Consumer's Good Forum, qui regroupe au niveau mondial enseignes et industriels.

Selon ce document, l'urbanisation toujours croissante imposera en premier lieu de nouveaux défis au commerce de centre-ville, confronté à des réductions de surface des magasins et, donc, de capacité de stockage, ainsi qu'à des carences d'infrastructures. Les habitudes de consommation, influencées par la technologie, consacreront par ailleurs le multicanal, de même que la nécessité de définir des logistiques adaptées. Et le respect de l'environnement sera plus que jamais au coeur des préoccupations des clients.

Claude Samson, patron de la logistique chez Monoprix et membre du club Déméter, qui réunit les spécialistes autour des thématiques du transport et de l'environnement, en a tiré trois ardentes obligations. La première concerne la nécessaire mutualisation de moyens, entre distributeurs et industriels, par exemple pour développer les modes de transport ferroviaires ou fluviaux. « Beaucoup de pilotes existent, mais les expériences ne sont pas si nombreuses, regrette-t-il. Or, si la supply chain reste un moyen concurrentiel, il faut différencier le tuyau de la manière dont on l'utilise. » Xavier Hua, le patron d'ECR France et Europe, va même plus loin : « L'entrepôt partagé entre distributeurs va forcément devenir une réalité. » Deuxième item, la collaboration. Si la mise en boucle des enseignes, fournisseurs et prestataires logistiques est un minimum, il préconise d'y adjoindre les fabricants de matériel et les pouvoirs publics. « À quoi cela sert-il de développer un camion silencieux s'il reste 50 mètres à faire sur un trottoir avec un matériel et un revêtement bruyants ? », illustre Claude Samson.

Troisième pilier de sa réflexion, la localisation de nouveaux entrepôts dans les agglomérations, où s'agglutinent les consommateurs et les magasins. « Il faut impérativement travailler sur de nouvelles surfaces urbaines de type hubs ou hôtels logistiques, desservies depuis des entrepôts primaires plus lointains, tandis que la marchandise sera acheminée, dans la mesure du possible, par le train ou via des barges fluviales. » Autant de pistes qui appellent, insiste-t-il, un travail collectif de réflexion pour les acteurs, afin de définir les besoins, puis les porter auprès des collectivités publiques. « Si l'on n'anticipe pas, on se fera imposer des réglementations », avertit le représentant du club Déméter qui, à l'instar des organismes ECR ou GS1, met les professionnels autour de la table pour définir les priorités et accompagner les projets.

Les solutions commencent à se dessiner, comme l'ont montré les nombreux témoignages. Qui illustrent la flexibilité toujours plus importante dont doivent faire preuve les organisations, et une notion de risques de plus en plus prégnante, avec l'interconnexion des supply chains, et leur interdépendance plus forte. « Presque 100% des livraisons de produits frais en hypermarchés sont aujourd'hui effectuées en cross-docking », relève Fabienne Arata, de Colombus IT France.

De quoi doper les besoins en systèmes d'information efficients, qui nécessitent un alignement et un traitement de données tout au long de la chaîne de commande, de préparation et de livraison. La mise sous tension de l'ensemble de la supply chain impose aussi une prévision de ventes de plus en plus fine en amont. Sur ce chapitre, le prestataire Climpact a, par exemple, mentionné le démarrage de pilotes sur la météo-sensibilité des produits, dans la grande distribution, qui s'aligne ainsi sur des pratiques déjà ancrées dans l'univers de l'industrie agroalimentaire. Un exemple parmi d'autres de partage de données plus que jamais nécessaire.

"Article paru dans LSA du 7/7/2011"

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