Comment l’ONCF compte monter en puissance

Logistique
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Le rail s’inscrit au cœur de la stratégie logistique à l’horizon 2015. D’ailleurs, bien que le réseau ferroviaire ne dépasse guère les 4.000 km, il présente bon nombre d’atouts par rapport à d’autres moyens de transport,

tant en termes de rapidité, de respect de l’environnement que de la flexibilité. Or, les professionnels privilégient la multi-modalité du transport des flux de marchandises. «L’Office national des chemins de fer est beaucoup plus dans une logique de complémentarité avec la route. L’ONCF envisage d’ailleurs de se spécialiser dans des créneaux qui sont à vocation ferroviaire», tient à rassurer Mohamed Rabie Khlii, directeur général, lors des escales sectorielles, organisées par la CGEM mardi 21 février sur la logistique et le transport. Le rail reste donc un levier incontournable dans la performance des ports, principalement lorsqu’il s’agit de transporter de gros volumes sur de longues distances.
Pour rappel, l’ONCF a une double casquette. Il est à la fois aménageur et développeur. «L’Office joue un rôle d’opérateur logistique qui développe des partenariats avec le privé. Et en même temps, c’est un facilitateur qui met à la disposition des opérateurs logistiques des terrains et des entrepôts pour développer leurs activités», précise le DG de l’ONCF. La contribution de l’ONCF à la stratégie logistique s’articule autour de plusieurs axes. Le premier porte sur la réalisation de plans logistiques sectoriels. Ainsi, le plan céréalier prévoit la construction de silos sur terrains d’une capacité de 85.000 tonnes par site, directement connectés au réseau ferroviaire. Pour l’heure, quatre sites sont implantés à Casablanca, Fès,  Marrakech. Trois autres sont programmés. L’ambition est de porter la capacité de stockage à 1,6 million de tonnes à l’horizon 2015. Le redimensionnement de ces infrastructures a pour objectif de pouvoir faire face aux importations nationales de céréales qui varient en moyenne de 5 à 8 millions de tonnes par an.
Autre plan sectoriel stratégique, la logistique dédiée aux hydrocarbures. «L’ONCF agit en amont de manière à disposer d’installations appropriées pour le chargement des hydrocarbures, et en aval pour leur stockage dans des bacs sur terrain, connectés au rail», explique Khlii. L’ONCF compte porter le volume du trafic à 1 million de tonnes à l’horizon 2015.
Le développement et l’optimisation des infrastructures constituent un axe central de la stratégie de l’Office. Il s’agit d’assurer un transit maximum de marchandises au départ des ports via le réseau ferroviaire. Au niveau de la métropole économique, le rail s’adjuge déjà 35%. L’ONCF compte monter en puissance pour atteindre 50% en 2015. Au niveau du port de Safi, l’ONCF occupe déjà 73%, mais projette d’atteindre 85% dans trois ans. Quant à Tanger
Med, le volume de marchandises transitant par voie ferroviaire y atteint à peine 17%. Les Chemins de fer envisagent de porter leur part à 50% à l’horizon 2015.
La stratégie logistique de l’ONCF prévoit également la construction d’un réseau de ports secs dédiés au stockage et au traitement des conteneurs sous ou hors douane. L’établissement public développe une gamme de services intégrés. Une offre qui porte sur le transport par rail et/ou route, l’accomplissement des démarches administratives et douanières, le stockage, le pesage et la manutention de marchandises. Les terminaux à conteneurs sont dotés d’un guichet unique pour la réalisation de toutes les opérations.
Autre axe de la stratégie logistique des cheminots, la réalisation de zones d’activités logistiques (ZAL). La première, celle de Casablanca (Mita), dont les travaux de construction ont démarré en novembre 2011. Ils devront s’achever 11 mois plus tard. La première phase du projet aura coûté 200 millions de DH. La plateforme est implantée dans la zone ferroviaire de la commune d’Aïn Sebaâ, à 4 km du port et à proximité des quartiers industriels. La ZAL est directement connectée au port de Tanger Med et accessible à partir de l’autoroute.
La liaison est assurée à raison de 2 à 3 trains par jour et par sens, d’une capacité de 66 équivalent vingt pieds (EVP) chacun. Au total, l’ONCF compte porter sa capacité à 200.000 EVP à l’horizon 2015.
Après Casablanca, quatre nouveaux ports secs entreront en service avant décembre 2013, pour une enveloppe budgétaire globale de 135 millions de DH. Ces différents ports secs seront basés à Tanger Moghogha (juin 2012), Fès Bensouda (décembre 2012), Marrakech (décembre 2012). Quant au terminal de Zenata, il ne sera livré qu’en décembre 2013.

"paru sur l'economiste 2012/02/27"

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