MARSEILLE, 16 sept 2009 (AFP) - Les salariés de la réparation navale lourde à Marseille, dont le dernier chantier a été mis en liquidation judiciaire en mars, ont repris espoir cette semaine autour d'un projet de relance conduit par la CGT et des PME, validé lundi en préfecture. "C'est une victoire des salariés et de la CGT", a déclaré Patrick Castello, secrétaire général du syndicat pour la réparation navale à Marseille, mercredi lors d'une conférence de presse.
Le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Sappin, avait déjà annoncé mardi que la CGT et d'anciens sous-traitants de l'Union Naval Marseille (UNM) allaient rapprocher leurs projets de reprise temporaire de l'activité, avant une éventuelle reprise industrielle via un appel d'offres lancé par le port. "Le projet n'est pas fait pour contrarier l'appel d'offres, il vise à faciliter une reprise industrielle", a assuré M. Castello. Selon la CGT, deux candidats, allemand et italien, ont visité récemment le site. L'appel d'offres court jusqu'au 30 octobre, pour un choix début 2010. Face à la concurrence de Gênes et Barcelone, "tout ce qui amène de l'activité à Marseille d'ici là est le bienvenu", a affirmé à l'AFP Jean-Claude Terrier, président du directoire du port, qui souhaite toutefois que la future entité ne soit pas une contrainte supplémentaire au cahier des charges. Le port vise une entreprise réalisant au moins 15 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, avec un minimum de 60 salariés présentant toute la palette de compétences nécessaires. "Si l'appel d'offres n'est pas fructueux, nous sommes bien décidés à occuper la place", a déclaré Nicolas Martinico, patron de la Compagnie hydraulique de Marseille et représentant des PME. "Aucun armateur ne nous a dit qu'il ne viendrait pas si nous apportons toutes les garanties de qualité à des prix compétitifs". Concrètement, la CGT a proposé de créer une société par actions simplifiée (SAS) en capitalisant une partie des droits Assedic de 60 des 130 ex-salariés de l'UNM. Les PME ont déjà mis sur pied la SAS Naval Marseille qui regroupe 28 entreprises et représente 500 employés. Les deux seraient mixées. Les modalités de répartition du capital, de gouvernance et de financements restent à régler. Selon le préfet, les pouvoirs publics vont aider au démarrage de l'activité "dans les prochaines semaines". La mairie de Marseille, interrogée par l'AFP, a exclu de "mettre un sou dans la réparation navale". Deux formes de radoub devenues propriété du port à la liquidation de l'UNM seront louées par la nouvelle entité si elle a des clients. La CGT a assuré que l'outillage était en ordre de marche et que la demande était là, la fin de la saison estivale annonçant celle de réparation des navires. Après 200 jours d'occupation du site, ponctués d'actions parfois violentes sur le port, c'est la première bonne nouvelle pour la réparation navale à Marseille (6.000 emplois il y a 30 ans), devenue peau de chagrin au fil des restructurations. Le conflit à l'UNM, filiale du groupe espagnol Boluda, avait éclaté en février autour de la sous-traitance. En mars, la direction avait déposé le bilan en le mettant sur le compte de la CGT et le tribunal de commerce avait prononcé peu après la liquidation. "Cette activité, c'est la sixième fois que la CGT la sauve. Et lorsque Boluda est parti comme un voleur, c'est la CGT qui était montrée du doigt", a souligné mercredi Mireille Chessa, secrétaire générale du syndicat dans les Bouches-du-Rhône.
(Copyright AFP)
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