A l’occasion de l’organisation par l’AFFM d’un colloque sous le thème : les commissionnaires face aux risques liés aux retards de paiement, Mr Rachid TAHRI président de l’association a accordé à MaritimeNews, une interview exclusive.
MaritimeNews : L'AFFM a entrepris depuis le début de l'année de nombreuses actions de communication sur l'activité des Freight Forwarders, que pouvez-vous nous dire sur votre plan d'action?
Rachid TAHRI : Il est important de rappeler que l’AFFM a relevé le défi de la conception et la mise en œuvre d’un programme ambitieux qui a démarré avec la participation à l’introduction du métier du commissionnaire de Transport dans le code de commerce.
Elle a ensuite procédé à la signature d’un protocole d’accord avec l’ANPME pour l’accompagnement de ses membres à la certification ISO 9OO1- V 2008. De plus en raison des obligations du commissionnaire de transport, l’association a aussi élaboré en collaboration avec une compagnie d’assurance de la place un produit dédié au commissionnaire pour couvrir sa Responsabilité civile.
Par ailleurs, et afin d’être en conformité avec la règlementation de change notre organisation en partenariat avec l’office des changes a largement contribué à la mise en place d’une circulaire qui réglemente les transactions du commissionnaire à l’international.
Quant à nos activités durant l’année écoulée, nous avons participé à la signature du contrat programme 2012 – 2015 visant l’organisation du secteur du transport afin de le faire adapter à la norme nationale et Internationale.
D’autre part nous avons participé aux différentes manifestations organisées par les pouvoirs publics et les organismes privés en l’occurrence la CGEM dont nous sommes membre actif. A ce titre, l’AFFM participe d’une manière régulière aux différentes commissions thématiques de la CGEM : économique, fiscale, logistique, formation, emploi et environnement.
Dans le cadre de notre plan d’action toujours ,nous avons organisé le 20 Mars dernier une conférence dont vous connaissez l’objet et qui a été pour nous une occasion pour présenter aux instances concernées un ensemble de recommandations qui réglementent le secteur du transport et de la logistique par l’instauration des textes de lois définissant clairement les attributions de chaque intervenant ses droits et ses obligations et mettre un terme aux différentes contraintes auxquelles sont confrontés les opérateurs du transport multimodal qui contribuent activement et massivement à travers leurs impôts à l’économie nationale.
Pour prémunir les commissionnaires du transport contre les risques liés aux retards de paiement nous allons organiser le jeudi 30 Mai 2013 un colloque sur le sujet en partenariat avec la société COFACE SERVICE MAGHREB et la compagnie AXA et auquel plusieurs opérateurs et instances prendront part.
MN : Après le colloque sur les frais d'immobilisation des conteneurs communément appelées surestaries conteneurs, vous abordez aujourd'hui la problématique des risques de paiements, que pouvez nous dire sur le sujet?
R.T : Ce colloque s'inscrit parfaitement dans notre démarche de sensibilisation de nos membres aux aléas de la profession. Nous sommes en discussion avec la Coface depuis quelques temps déjà pour élaborer un produit adapté aux commissionnaires de transport, il est important de signaler que le freight forwarder est appelé durant l'exercice de son métier à gérer un flux financier important puisqu’il avance des fonds, qu'il facture au client final y compris sa prestation. Ce qui alourdi sa trésorerie et rend le risque lié aux retards de paiement important.
MN : L'activité des Freight Forwarders est intiment lié au secteur du transport maritime, face à la débâcle des armateurs nationaux que pouvez-vous nous dire sur l'état des lieux du secteur?
R.T : Comme vous le dites si bien '' le freight forwarder est intiment lié''. Nous sommes l'interface active entre l'armateur et l'importateur /exportateur. Même si nous ne devons pas continuer à pleurer sur notre sort , je me permets de vous dire que la libération du secteur devait se faire en 2 phases , libéralisation en interne et une ouverture de l'espace maritime en 2e lieu, cela aurait permis aux opérateurs marocains d'atteindre la maturité nécessaire.
Aussi il faut noter que le rôle de la marine marchande ne doit plus être cantonné dans la partie régalienne mais plutôt économique. D'ailleurs l'étude encours devrait relever des points dans la partie action. Je reste optimiste et j'invite les bailleurs de fonds marocains à soutenir ce secteur sachant que la décision sur le fret maritime est contrôlée dans sa majorité par les opérateurs marocains et particulièrement par le freight forwarder. Pourquoi ne pas donner des facilitations fiscales pour les opérateurs du commerce extérieurs qui paient le fret maritime au Maroc? Une sorte de '' consommer marocain''.
Pour réagir à ce post merci de vous connecter ou s'inscrire si vous n'avez pas encore de compte.