Comment une récente décision de l’ONSSA grève encore plus une compétitivité logistique du Royaume déjà mis à mal ainsi que le pouvoir d’achat des citoyens

Commerce Exterieur
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C’est une décision qui n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable, ni d’une démarche pédagogique pour qu’elle soit justifiée et mise en œuvre sans contrainte pour les opérateurs économiques du commerce extérieur.

L’Office National de Sécurité Sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a décrété récemment une nouvelle décision pour le contrôle des produits alimentaires à la première frontière marocaine.

Alors que jusque-là les marchandises importées bénéficiaient d’un pass sanitaire de transit de l’ONSSA (sorte d’acquis à caution) pour effectuer leur acheminement et effectuer le contrôle sanitaire dans leur lieu de destination/dédouanement, subitement, cette facilité a été suspendue pour instaurer une obligation de contrôle à la première frontière qui n’est autre que le port de Tanger Med en général.

Comme conséquence immédiate de cette décision, une accumulation des semi-remorques au port de Tanger Med en attente du contrôle sanitaire et parfois à cause d’un colis ou d’une palette et qui prend en otage tout un chargement. En effet, le nombre réduit des agents de l’ONSSA au port de Tanger Med ne permet pas le traitement des flux importants qui transitent par le port.

En plus de l’engorgement du port de Tanger Med, la décision de l’ONSSA a augmenté significativement les coûts logistiques à travers des frais d'immobilisations des semi-remorques additionnelles à supporter par l’importateur. En moyenne, une semi-remorque séjourne deux jours au port avant d’effectuer les contrôles de l’ONSSA et c’est un coût supplémentaire d’au moins 5000,00 MAD/remorque que doit supporter l’importateur à raison de 2.500,00 MAD/jour qu’il doit payer au transporteur, ces charges sont finalement répercutées sur le consommateur final dont le pouvoir d’achat est déjà mis à mal par l’inflation.

Si le Maroc a encore mal à sa logistique, ce n‘est plus du fait du manque d’infrastructures qui sont devenus de classe mondiale comme le port de Tanger Med, ou de la défaillance de ses prestataires logistiques, puisque les plus grands logisticiens au monde sont présents aujourd’hui au Maroc, mais bel et bien de sa bureaucratie qui ne veut pas encore comprendre que le Maroc ne peut plus se permettre de revenir en arrière dans la facilitation du commerce extérieur, qui est le véritable moteur de sa croissance économique ses dernières années.

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