Le Maroc et la Turquie signent un accord pour relever les défis de la concurrence sur les marchés

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La Turquie et le Maroc ont signé un protocole d'accord (MoU), s'engageant à établir un partenariat avancé pour relever les défis de la "concurrence sur les marchés".

Le président du Conseil de la concurrence du Maroc, Driss Guerraoui, et son homologue turc, Birol Kule, ont signé le protocole lors d'une vidéoconférence mardi.

L'accord couvre la coopération dans le domaine de l'application du droit de la concurrence, y compris l'importance de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles transfrontalières.

Selon une déclaration du conseil marocain, le protocole d'accord vise à développer la coopération bilatérale entre la Turquie et le Maroc dans tous les domaines afin de renforcer la capacité institutionnelle, y compris dans le contexte du nouveau système mondial post-COVID-19.

Les conseils marocain et turc ont également convenu d'échanger des données sur les développements législatifs dans le domaine du droit de la concurrence et de la coopération économique.

Commentant la signature, M. Guerraoui a déclaré que l'accord reflète la volonté des deux conseils d'établir "un partenariat fort et durable pour relever les défis en termes de concurrence sur les marchés, de renforcement des capacités institutionnelles et de consolidation de l'État de droit".

Il a déclaré que le Conseil de la concurrence du Maroc cherche à renforcer davantage la collaboration avec son homologue turc dans un "contexte mondial marqué par l'émergence d'une nouvelle génération de pratiques contraires à la concurrence libre et loyale".

Selon M. Guerraoui, ces pratiques découlent "du développement de formes spécifiques de concentration économique et de comportements commerciaux produits par les défis entourant le rôle croissant des grands réseaux mondiaux d'entreprises dans l'économie numérique, ainsi que l'impact de l'épidémie COVID-19 sur le pouvoir d'achat de nombreuses composantes de nos sociétés".

M. Kule a également salué la signature de l'accord, déclarant que la coopération internationale dans le domaine du droit et des politiques de la concurrence devient une nécessité, en particulier dans le contexte de la mondialisation et du processus de numérisation accéléré.

La Turquie et le Maroc maintiennent une bonne coopération commerciale malgré les récents rapports faisant état de l'émergence de désaccords.

Au cours des derniers mois, le gouvernement marocain s'est plaint à plusieurs reprises de la compétitivité "déloyale" de l'accord de libre-échange avec la Turquie (ALE).

Le pays d'Afrique du Nord partageait les mêmes préoccupations concernant son ALE avec la Turquie, affirmant que celui-ci avait un impact négatif sur son économie.

Rabat a déclaré que l'ALE avec Ankara avait entraîné un déficit de 1,2 milliard de dollars pour l'économie marocaine.

En réponse, le Maroc et la Turquie ont accepté de modifier leur accord de libre-échange.

L'amendement s'inscrit dans le cadre du projet de loi 54.20, que le Maroc et la Turquie ont signé à Rabat l'année dernière.

Dans le cadre du nouvel accord, le Maroc impose des droits de douane pour une période de cinq ans sur certaines catégories définies de produits industriels turcs. L'objectif de la mesure est "d'atteindre 90% de la valeur des produits de la nation la plus favorisée".

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