Un nouveau rapport du Forum économique mondial a mis en lumière le dynamisme du secteur automobile marocain, montrant que le secteur industriel de ce pays d'Afrique du Nord devient de plus en plus un pionnier continental en termes d'échanges intra-africains.
Le rapport, publié le 26 janvier, explore les voies permettant de stimuler la reprise économique sur le continent africain grâce à la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA). Il passe en revue le commerce intra-africain et les efforts actuels de l'Afrique pour répondre aux demandes locales et mondiales en se concentrant sur l'industrie automobile en tant que secteur stratégique.
Intitulé "Connecter les pays et les villes pour une intégration régionale de la chaîne de valeur : Operationalizing the AfCFTA", le document examine les moyens par lesquels l'accord AfCFTA peut apporter une nouvelle fenêtre d'opportunité à l'Afrique pour accélérer son secteur manufacturier.
L'Union africaine a lancé la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA) le 1er janvier 2021, espérant que l'accord accélérera le commerce intra-africain et renforcera la position commerciale de l'Afrique sur le marché mondial.
Le Forum économique mondial indique qu'en réduisant les obstacles au commerce, les perspectives économiques d'un "continent de plus de 1,3 milliard d'habitants avec un produit intérieur brut (PIB) combiné de 2 500 milliards de dollars" seront améliorées.
Si l'Afrique devait augmenter sa part du commerce mondial de 2 à 3 %, cette augmentation d'un point de pourcentage générerait environ 70 milliards de dollars de revenus supplémentaires par an pour le continent, ajoute le rapport.
En 2019, le commerce intra-africain s'est élevé à 137,6 millions de dollars, soit environ 4,7 % de moins qu'en 2018. En 2019, seulement 16 % des exportations africaines totales et 12 % des importations africaines totales étaient à destination et en provenance de pays africains.
Toutefois, le nouvel accord devrait faire passer le commerce intra-africain d'environ 13 % à 25 % ou plus grâce à une meilleure "harmonisation et coordination de la libéralisation du commerce".
L'industrie automobile marocaine, un des principaux fournisseurs africains
Le Maroc figurait parmi les dix premiers marchés d'approvisionnement de l'Afrique ces dernières années. En 2019, la valeur des exportations marocaines vers les autres pays africains s'élevait à 2,24 millions de dollars. Ce chiffre représente environ 3 % des parts totales de l'agrégation de l'Afrique. Le pays d'Afrique du Nord est le septième plus grand fournisseur de véhicules, pièces et accessoires automobiles.
En plus d'être un fournisseur régional de premier plan, "l'expérience du Maroc dans le domaine de l'automobile présente des enseignements précieux" pour les secteurs d'autres pays africains, selon le rapport.
En effet, ajoute le rapport, les revenus de la production de véhicules automobiles du Maroc s'élèvent à 10,5 milliards de dollars, soit l'équivalent de 25 % des exportations totales du Maroc en 2019.
Le Forum économique mondial attribue ce succès aux banques offshore actives dans les zones franches d'exportation du Maroc. Les banques offshore proposent des montages financiers sur mesure aux investisseurs locaux et étrangers dans l'industrie automobile, en soutenant des projets tant onshore qu'offshore. L'investissement public-privé dans les infrastructures clés de la production automobile, ainsi que les exonérations de l'impôt sur les sociétés, sont autant de facteurs qui contribuent à ce succès.
Selon le rapport, le principal facteur de succès est le leadership industriel du Maroc qui œuvre pour "l'avenir de la mobilité". ”
Le secteur industriel du pays "anticipe les technologies de demain" et travaille à "la transition globale de l'industrie vers la quatrième révolution industrielle", conclut le rapport.
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