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Quelle logistique pour une activité de commerce électronique ?

Logistique
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Afin de maintenir leur croissance dans une société de consommation en pleine mutation, de nombreuses entreprises se lancent dans l'aventure du E-commerce.

Cela implique des changements dans la relation client, mais aussi en termes d'organisation logistique. Quelles sont donc les contraintes à prendre en compte pour ne pas bouleverser une organisation déjà en place, et réussir à combiner le B to B et le B to C ?

Didier AIVAZOFF - Co-gérant du Groupe SMARTLOG - fait le point sur les différences d'organisation entre ces deux canaux de vente et les écueils à éviter.

L'offre : l'impact de la quantité de produits

"Aujourd'hui, le B to C s'adresse à tous les types de produits, y compris des articles qui ne pouvaient auparavant être achetés que dans des magasins traditionnels ", explique Didier AIVAZOFF.

La logistique d'une activité B to C repose sur les mêmes principes que le B to B, avec un savoir-faire et des procédures à respecter tout au long de la chaîne logistique, mais le B to C a ses propres caractéristiques.

La notion de quantité est essentielle dans la stratégie logistique du B to C. L'e-commerçant doit être vigilant à certaines notions comme le taux de rupture (nombre de produits non servis par rapport aux quantités commandées) qui, comme le taux de possession, est très pénalisant.

Une bonne stratégie logistique passe donc par une gestion fine des prévisions commerciales. La notion de quantité demandée par ligne de commande (faible en e-commerce et beaucoup plus élevée en commerce traditionnel) est également un paramètre crucial et une contrainte forte à prendre en compte dans la gestion des approvisionnements et l'implantation de l'entrepôt.

Entreposage : deux modes de stockage différents pour le B to B et le B to C

Compte tenu de ces contraintes, il n'est pas possible d'avoir un stockage unique lorsqu'un entrepôt expédie le même produit en B to B et en B to C.

En effet, les commandes de ces deux canaux ne sont pas gérées de la même manière dans l'entrepôt. Pour une même référence, il faut donc envisager deux modes de stockage, car il y aura deux circuits de préparation bien distincts.

En B to B, explique Didier AIVAZOFF, l'adresse de prélèvement d'un produit sera souvent située dans un palettier, alors qu'en B to C, elle se présentera sous la forme de quelques colis, stockés sur des étagères dynamiques.

De plus, en B to C, la préparation des commandes devra être organisée en mode multi-ordres. Par conséquent, sur le circuit B to C, un préparateur ne prendra pas une commande, mais plusieurs, afin d'optimiser la productivité.

Le WMS (Warehouse Management System) doit donc être configuré en conséquence afin de différencier la référence d'un même produit, selon qu'il est affecté à une commande B to B ou B to C. Séparer ces deux canaux permettra de stocker la marchandise de la manière la plus adaptée, et de générer des préparations de commandes au format adéquat.

Transport : les exigences inhérentes au commerce électronique

" En B to B, nous travaillons pour de gros volumes en utilisant des camions complets, des demi-lots ou des services de messagerie. En B to C, nous travaillons davantage avec des livraisons express, et nous devons nous adapter aux exigences de la logistique urbaine", explique Didier AIVAZOFF.

Cela entraîne une gestion différente des stations d'emballage et d'expédition. De même, la livraison chez un particulier, notamment en centre-ville, impose des contraintes spécifiques qui doivent être prises en compte et communiquées aux prestataires de transport.

D'autres paramètres doivent être pris en compte : l'emballage (même s'il s'agit de petits volumes et de petites quantités, les produits doivent être sécurisés), le coût du transport, qui a toujours un impact sur la marge de l'entreprise, la rapidité de la livraison, qui est aujourd'hui essentielle, ainsi que la question des retours.

En effet, la logistique des retours est une notion dominante en B to C notamment dans le domaine du textile). Cet impératif nécessite non seulement des opérations sur le traitement des retours, mais aussi une gestion opérationnelle des stocks. En fonction du type de produit et du secteur d'activité, le taux de retour potentiel peut être mesuré et anticipé.

La logistique est donc stratégique à plus d'un titre ", résume Didier AIVAZOFF. En raison du contexte sanitaire, de nombreuses entreprises traditionnellement en B to B ont dû s'orienter vers le B to C pour poursuivre leur activité et servir leurs clients, mais ces démarches ne s'improvisent pas et un apprentissage est nécessaire.

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