De Casa à Dakar, un trou de 18 milliards de dollars pour les entreprises africaines

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13,5 milliards d'euros de pertes de revenus pour les passagers en 2020 et au moins 54,7 milliards pour le premier semestre 2021. Malgré le rebond des vols intérieurs, le secteur aérien africain est fortement touché par Covid-19.

L'année 2020 a été une année terrible pour les compagnies aériennes du continent. Et elle n'est pas encore terminée. Ce premier semestre, de Casablanca à Johannesburg en passant par Addis-Abeba ou Dakar, le ciel africain devrait enregistrer des pertes de revenus passagers allant de 4,7 à 5,9 milliards de dollars par rapport à 2019, soit -60 % à -63 %, selon les dernières estimations de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

Pour le continent, cette nouvelle détérioration fait suite à une chute record de 13,54 milliards de dollars de recettes sur l'ensemble de l'année 2020 I-68,6%l, selon l'organisation des Nations Unies basée à Montréal.

Des vols intérieurs plus résistants La fourchette des pertes de recettes attendues au premier semestre 2021 correspond à plusieurs scénarios de redressement élaborés par l'OACI. Ces scénarios prennent en compte la maîtrise ou non de la pandémie, la reprise économique ou l'évolution des capacités de sièges et des destinations offertes par les compagnies aériennes.

Sur le continent, en 2021 comme en 2020, plus de 80 % des pertes sont dues aux liaisons internationales, les vols intérieurs se révélant légèrement plus résistants.

Partant d'un niveau de 116,1 millions de passagers sur le continent en 2019, le secteur a perdu un total de 78,1 millions de passagers l'année dernière et même 87,7 millions si l'on tient compte de la croissance potentielle perdue.

Pas de retour à la normale avant 2024

Petit facteur d'espoir, ce premier semestre, les recettes des vols intérieurs en Afrique devraient rebondir de 17 à 47% par rapport à la même période en 2020.

Cette tendance est plus incertaine pour les lignes internationales (+5,7 % à -23,8 %, selon les scénarios). Au niveau mondial, selon l'OACI, le secteur aérien aura perdu 2,69 milliards de passagers en 2020, générant une baisse d'activité directe de 370 milliards de dollars.

Le retour aux niveaux d'avant la crise en termes de recettes ne se fera pas avant 2024 dans le meilleur des cas, selon l'Association internationale du transport aérien (DATA) dans ses dernières prévisions datant de novembre 2020.

Pour l'Afrique, l'organisation avait alors estimé qu'en 2021 à 1,7 milliard de dollars les pertes comptables directes des compagnies après 2 milliards de dollars l'année dernière.

Pas moins de 530 milliards de soutien financier multilatéral ou national ont été promis au secteur aérien africain, selon l'IATA, mais seule une très petite fraction de cette enveloppe a été engagée, principalement en raison des retards administratifs et de la bureaucratie.

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