Dites-moi la marque de votre sac à main, je vous dirai qui vous êtes. Dans les soirées mondaines, les fêtes de mariage ou les cocktails à Casablanca, les sacs à main signés sont aujourd’hui le symbole d’appartenance à un certain club
chez nombre de jeunes femmes cadres supérieurs ou dirigeants. Louis Vuitton, Lancel, Dior, etc. Ces enseignes de maroquinerie de luxe ne s’y sont pas trompées. Elles se sont engouffrées dans la transformation des habitudes de consommation.
Il y a aussi ce phénomène bien connu des experts marketing et des économistes: l’effet d’imitation. La clientèle qui fréquente les magasins d’articles de luxe ne vient pas forcément des cibles initiales. Elle se recrute aussi chez tous ceux qui, sans en avoir a priori les moyens, veulent «se faire plaisir». A ce propos, Morocco Mall constitue un nouveau terrain de compétition de toutes ces marques prestigieuses, bien attirées par l’extension des classes moyennes.
De l’habillement à la joaillerie haut de gamme, aucune famille de produits n’échappe à cette évolution. On n’hésite plus à afficher sa réussite. Et parfois, on achète aussi pour se faire plaisir. Plusieurs des boutiques sur l’avenue Massira El Khadra, reçoivent une clientèle capable de débourser plus de 20.000 dirhams pour un costume, et plus de 6.000 dirhams pour une paire de chaussures.
Pour la métropole casablancaise, la concentration de ces marques prestigieuses et l’ancrage au Morocco Mall est une fenêtre d’opportunité pour définir une promotion intelligente sur le créneau tourisme de shopping. Il ne s’agit pas de singer Dubaï mais de vendre le potentiel de Casablanca dans ce domaine et les complémentarités offertes par la proximité de Marrakech.
Pour les biens durables type ameublement ou cuisines, la croissance a été propulsée ces dernières années par le boom de l’immobilier et de l’hôtellerie très haut de gamme. Les programmes de villas à Casablanca et Marrakech initiés par les grands groupes immobiliers ont été un formidable débouché. Et malgré l’accalmie de 2009 et 2010, les ventes ne semblent guère souffrir du ralentissement de l’activité. La clientèle des particuliers aurait pris le relais, à en croire les commerçants. Championnes toutes catégories dans l’ameublement, les marques italiennes qui bénéficient de l’aura du «made in Italia» dans ce domaine. Juste derrière, viennent les marques françaises et quelques challengers locaux.
Les soirées de réveillon de cette fin d’année vont être une fois de plus agrémentées par des boissons de luxe. Les commandes de champagne ne faiblissent pas, crise ou pas, confirment les professionnels. Mais le must des must est le cognac «Napoléon» à plus de 120.000 dirhams la bouteille. Il paraît que le whisky a perdu de son lustre. En revanche, la vodka «Belvédère » est tendance, elle remporte tous les suffrages. Une des explications du succès: elle n’envahit pas l’haleine. A consommer avec modération.
"paru sur l'economiste du 16/12/2011"
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