Arctic Sea: ce qu'on sait et ne sait pas

Sécurité Maritime
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Artic SeaLONDRES, 15 août 2009 (AFP) - La localisation de l'Arctic Sea au large du Cap-Vert, selon des sources concordantes sur l'archipel, laisse d'importantes zones d'ombre sur ce qui est advenu du vraquier pendant ses deux semaines de disparition. Voici un état des lieux de ce que l'on sait et ne sait pas.

 

L'Arctic Sea, construit en 1991, peut transporter jusqu'à 4.706 tonnes. Battant pavillon maltais, il est armé par la société finlandaise Sol Chart mais dispose d'un équipage russe (une quinzaine de marins). Le 23 juillet, il quitte la Finlande avec une cargaison de bois d'une valeur d'un peu plus d'un million d'euros destinée au port algérien de Béjaïa. Son parcours semble suivre un cours normal: le 28 juillet, les garde-côtes britanniques établissent dans la Manche un contact radio de routine, qui n'éveille rien de suspect. Puis, dans la nuit du 29 au 30, le navire se signale lors du passage du rail d'Ouessant, au large des côtes nord-ouest de la France. Pourtant, le 30 juillet, la police suédoise annonce que l'équipage lui a révélé que le vraquier avait été abordé le 24 juillet par une dizaine d'hommes masqués, alors qu'il faisait route en mer Baltique. Ces hommes ont déclaré être des policiers à la recherche de drogue. Ils séquestrent l'équipage pendant une dizaine d'heures, fouillent le navire, puis repartent sans rien prendre et en libérant les captifs. La police suédoise établira le 31 juillet un autre contact téléphonique mais elle n'en dévoilera pas le contenu. Le 3 août, Interpol lance une alerte. Les garde-côtes britanniques admettent alors que la personne avec qui le contact avait été établi le 28 juillet aurait pu être un preneur d'otage ou un captif parlant sous la menace. Tandis que les recherches conduites par la Russie s'intensifient, les hypothèses se multiplient sur l'abordage. Les experts soulignent qu'il ne s'agit pas d'un acte de piraterie traditionnel et évoquent la piste d'un réglement de comptes aux relents mafieux, sur fond de trafic de drogue, voire d'un différend commercial qui a mal tourné. Le mystère s'épaissit encore quand la Commission européenne indique le 14 août que l'Arctic Sea aurait été victime d'une deuxième attaque au large du Portugal. Quant à la localisation du navire, il est tour à tour "aperçu" au large du Portugal, ce que dément Lisbonne, puis dans un port espagnol, ce qui s'avère faux. Vendredi, des sources concordantes annoncent que le cargo a été localisé dans l'océan Atlantique au large du Cap-Vert, une information confirmée par le Service français d'informations des armées (Sirpa mer). Mais samedi, un expert russe évoque un signal reçu en provenance de la balise d'identification du navire... dans le golfe de Gascogne. Le signal ne dure qu'un bref instant et on ne sait pas si cela provient effectivement du vraquier, la balise ayant pu être jetée à la mer.

(Copyright AFP)

 

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