Le Budget de construction du nouveau chantier naval du port de Casablanca explose avant même son commencement avec un surcout d’au moins 140 MDHS

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L’Agence Nationale des Ports (ANP) vient d’une manière curieuse de relancer l’appel d’offres relatif aux travaux de réalisation du nouveau chantier naval du port de Casablanca.

Alors que l’agence avait lancé en octobre dernier un appel d’offres avec un montant estimatif de 690 MDHS pour la réalisation des travaux et qui a été repris par une récente actualité diffusée par celle-ci le 28 novembre, un nouvel appel d’offres pour la réalisation du nouveau chantier naval du port de Casablanca vient d’être relancé le 12 décembre 2014 avec cette fois-ci un montant de 830 MDHS, soit une réévaluation du cout des travaux d’au moins 140 MDHS équivalent à une hausse de 20%.

La configuration retenue pour la réalisation du nouveau chantier naval du port de Casablanca à savoir une forme de radoub de 240 ml de long et 40 ml de large, avec une darse et un élévateur  de 5000T, ne correspond plus selon plusieurs experts maritimes aux besoins actuels du marché puisqu’elle a été pensée en 2007 alors que le Maroc disposait encore d’une flotte d’une quarantaine de navires.

La mobilisation aujourd’hui d’un budget aussi important de plus de 830 MDHS HT, pour la construction d’un nouveau chantier naval qui ne répond plus à la demande pour laquelle il a été conçu au départ, alors même qu’une étude stratégique sur la construction et la réparation navale est en toujours cours par la Direction des Ports et du Domaine Public Maritime (DPDPM) et qu’une étude stratégique sur le secteur maritime et le développement du pavillon national est également en cours par la Direction de la Marine Marchande (DMM) montre clairement un manque de cohérence stratégique de nos décideurs portuaires.

Maintenant que le budget des travaux de construction du nouveau chantier naval du port de Casablanca nécessite une hausse de 20% du montant pour sa réalisation, une nouvelle étude de rentabilité économique et financière du projet doit être menée par l’ANP pour confirmer l’opportunité de celui-ci.

Investir 830 MDHS HT (75 Millions d’euros) en plus des frais financiers, dans une infrastructure portuaire qui ne va jamais être rentable en l’absence d’une flotte nationale et en l’absence d’une vision stratégique pour le secteur de la construction et la réparation navale semble de la dilapidation des deniers publics.

Avec un tel budget, le département de Mr Aziz RABBAH pourra au lieu d’investir dans la pierre, aider à la création d’un fond d’investissement public qui mobiliserait d’autres ressources financières (effet de levier d’au moins X10) soit 8,5 MMDHS pour accompagner les nouveaux investissements issus des nouvelles stratégies de son département dans le secteur du transport maritime et la construction navale dans le cadre d’un partenariat public privé.

L’ANP jouerait ainsi pleinement son rôle d’autorité de régulation qui accompagne l’investissement au lieu d’en être le maître d’ouvrage direct sans en avoir forcément l’expertise nécessaire.     

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