L’Eau et la Mer, facteurs de risques mais aussi d’opportunités

Forum de la mer
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Parmi les ateliers initiés lors du forum de la mer, figure celui  relatif à « l’or bleu du littoral: risques, mesures et opportunités », celui-ci a été modéré par El Mostafa FAKHIR, Directeur de Publication de MaritimeNews.

Et parmi les risques auxquels  l’humanité pourraient être confrontés durant les prochaines années, figure celui de la guerre de l’eau, et c’est le cinéaste américain André WAKSMAN, qui à travers des extraits de son film documentaire réalisé pour la chaine ARTE a tenté de répondre à cette lancinante question : la prochaine guerre sera-t-elle une guerre de l’eau?

Pour lui, la région du Moyen Orient qui a déjà connu la guerre du pétrole et qui connait un problème de partage de cette ressource vitale s’y prêterait à première vue, mais en réalité selon Mr WAKSMAN s’est plutôt le contraire qui se passera.

L’eau,  a été de tout temps au niveau religieux, social et économique une ressource de paix plus que de conflits. Chiffres à l’appui, il a rappelé que seulement 150 conflits sur l’eau ont été dénombrés au cours de l’histoire sans que cela ait jamais mené à de véritables guerres et que plutôt c’est plus de 3500 traités et accords sur l’eau qui ont été recensés par les nations unies.

Des risques de guerre, à celui du risque écologique qui pèse sur l’eau, et là les organisateurs du Forum ont préféré donné la parole cette fois-ci à un acteur associatif en l’occurrence Mr Mohamed BENATA président de l’association ESCO qui s’était fait notamment remarqué en 2011 pour avoir été le premier acteur a donné l’alerte sur le désastre qui avait frappé l’oued Moulouya.

Cette catastrophe écologique qui avait causé la mort de milliers de poissons et d’animaux à cause des rejets pollués d’une unité industrielle prés de l’oued, a été présentée comme un exemple de la capacité de la société civile à jouer pleinement son rôle pour dénoncer de tels actes et alerter l’opinion public, même si deux ans après cette catastrophe la justice qui a été saisi officiellement du drame par l’association tarde toujours à sanctionner les coupables, néanmoins la médiatisation de l’affaire a permis de ne pas passer sous silence de tels crimes contre l’environnement.

Après les risques sur l’eau, l’atelier s’est penché ensuite sur une expérience de recherche scientifique importante qui est mené par un autre acteur associatif cette fois-ci, mais avec des moyens plus conséquents.

L’ONG suisse Antinea qui porte le projet « The Changing Oceans Expedition » en partenariat avec l’UNESCO et L’IUCN a été représentée par le directeur exécutif du projet Mr David FRENCH. Ce dernier a expliqué les objectifs de ce projet qui consiste à faire une radioscopie de l’état de santé des océans de la planète pour pouvoir suivre dans le temps la dégradation ou l’amélioration de celui-ci. Il a également présenté The Ocean Index Health : cet indice qui vient d’être mis en place par une équipe de chercheurs, mesure la sécurité de l’eau et comme d’habitude le Maroc a été classé au bas du tableau sur les 171 pays qui ont fait l’objet d’une évaluation, notre pays a occupé la 122 places.

L’eau et la mer ce n’est pas seulement des risques, mais c’est également des opportunités, l’ONEE et l’OCP l’ont bien compris. Ainsi, les deux offices ont fait depuis longtemps du dessalement de l’eau de mer une source de leur approvisionnement en eau que ce soit pour l’eau potable ou l’eau industrielle. Les expériences de chacun ont été présentées notamment par Mr Khalid TAHRI, Directeur des techniques et Ingénieries pour l’ONEE et Mme Benjelloun pour l’OCP.

Si le dessalement d’eau de mer reste encore pour le moment un investissement capitalistique pour les deux offices, néanmoins il devient de plus en plus compétitif au vu des progrès technologiques réalisés chaque jour dans ce domaine. La diversification des ressources en eau mobilisable n’est plus une question de choix pour les deux offices, mais plutôt une obligation stratégique.

L’atelier a été conclu par un passionné de la Mer et du Maroc et surtout sa région Sud, Mr Régis TOUSSAINT, président de Cofrepêche Maroc, qui a appelé à l’instauration de schémas de planification de l’espace maritime à l’instar de ce qui se fait pour le milieu terrestre.

La prévention des conflits d’usage de l’espace maritime est devenue une nécessité aujourd’hui pour le Maroc,  surtout lorsqu’on veut attirer les investissements et créer de l’emploi, l’intervenant a cité pour illustrer son propos, l’exemple de ce projet aquacole qui a été lancé dans la région du Nord, et qui a du être abandonnée car l’emplacement choisit était réservé à la zone de mouillage des navires qui fréquentent le port de Tanger Med.

Pour mettre en place ces instruments de gestion du milieu marin, l’intervenant a appelé également à la création d’une commission interministérielle en charge des questions de la Mer.

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