Jusqu'à l'année dernière tout réussissait à Acer. Grâce à un postionnement agressif sur les prix et à une astucieuse politique de marque (Packard Bell pour les produits créatifs, Acer pour le gros des volumes, eMachine pour l'entrée de gamme), le groupe avait su s'imposer comme le premier vendeur de PC en France devant HP. Mais depuis quelques mois, le groupe connait d'inédites difficultés commerciales qui se sont soldées par une chute du chiffre d'affaires de 24% sur le dernier trimestre
(à 3,5 Mrd$) et les premières pertes opérationnelles en 10 ans (-246 M$). Ajouté à cela, le président du groupe Acer a claqué violemment la porte en mars dernier. Son actionnaire lui reprochant de ne pas avoir pris la mesure des nouveaux marchés de la mobilité que sont les tablettes et les smartphones.
Toujours en retrait sur le segment des tablettes et des smartphones, Acer assure que le PC a encore un avenir. Son alternative aux tablettes est l'ultrabook, soit plus ou moins la réponse du fabricant au MacBook Air d'Apple. "Mais à un niveau de prix bien plus mainstream", rectifie immédiatement Daniel Trachino, le directeur général d'Acer. Le modèle Aspire S3, un PC doté d'un écran 13 pouces, est assez séduisant. Léger avec son 1kg35 et très fin (13 mm), cet ultrabook est aussi très rapide avec une sortie de veille en 1,5 seconde et 6 secondes en veille prolongée. Mais outre l'alternative aux tablettes, ce S3 a aussi pour mission de réinjecter de la valeur sur un segment PC qui en perd un peu plus chaque année. "80% des ventes de PC en France se font avec des modèles compris entre 299 et 499 euros, constate Daniel Trachino. Et pourquoi? Parce qu'il n'y a rien qui fait envie au consommateur entre 500 et 1000 euros..." Avec son tarif de 799 euros en entrée de gamme (processeur Core i5 et 320 Go de disque dur) le S3 a pour objectif d'aller chercher ces consommateurs déçus. Pari risqué pour une marque associée aux prix agressifs.
"paru sur LSA du 16/9/2011"
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