La montre connectée divise les horlogers

Sécurité
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L’élan médiatique soulevé par la récente présentation de la Samsung Galaxy

Gear a suscité moult réactions directes et indirectes en Suisse et à l’étranger. Ainsi, l’un des sujets favoris des médias a été de disséquer si, et en quoi, cet avènement risquait de porter préjudice à l’horlogerie suisse. Et entre le cataclysme annoncé par certains blogueurs et les réactions plus sereines des professionnels, l’avenir de l’horlogerie paraîtrait presque incertain. Et pourtant.

 

Après la SmartWatch 2 de Sony cette année et avant l’iWatch d’Apple annoncée l’an prochain, la présentation récente de la montre connectée de Samsung a donné lieu à d’innombrables prévisions. Ainsi, certains cabinets d’études – parfois les mêmes qui s’étaient montrés sceptiques face à l’émergence possible d’un marché des tablettes – prévoient-ils aujourd’hui un avenir radieux à la montre connectée.

 

De Canalys qui estime que 500  000 montres intelligentes seront distribuées dans le monde en 2013 à CIMB Securities qui prédit qu’Apple livrera 63  millions de montres dans l’année qui suivra sa sortie, les estimations sont aussi nombreuses que variées mais le marché semble naturellement porteur.

 

Par comparaison à la déferlante annoncée pour la montre connectée, les quelque 30 millions de montres produites tous les ans en Suisse paraissent une goutte d’eau dans un océan. Et c’est bien le cas puisque ces 30  millions de montres suisses – chères – ne sont rien en regard de 1,2  milliard de montres – bon marché – fabriquées chaque année dans le monde.

 

En réalité, le seul véritable point commun entre le produit horloger suisse et la montre connectée est le poignet du porteur. C’est donc le seul conflit apparent et des choix devront peut-être se faire, à moins de porter une montre à un poignet, un terminal sur l’autre.

 

Mais il ne faut donc pas se tromper de cible, et le cabinet Kepler Cheuvreux a raison de souligner que la nouvelle concurrence vise en premier lieu les montres asiatiques et américaines. Et si l’on imagine que certaines marques suisses peuvent malgré tout être touchées, ce sont naturellement les marques davantage bas de gamme qui seraient concernées. Soit les sociétés les moins pourvoyeuses d’emplois et de bénéfices.

 

Reste que si tous les acteurs de la branche considèrent avec attention et/ou intérêt le phénomène naissant de la montre connectée, la communauté des professionnels de l’horlogerie se scinde schématiquement en trois catégories: les enthousiastes, les optimistes et ceux qui estiment que leur métier n’a rien – ou pas grand-chose – à voir avec les montres intelligentes qui font aujourd’hui le buzz. Ces derniers sont largement majoritaires.

 

A l’image de Richard Mille ou de Guillaume Tetu (Hautlence), les enthousiastes se réjouissent cependant d’acquérir une telle montre connectée, «pour voir» ou «pour le plaisir», mais ne voient guère de concurrence avec leurs créations.

20 Septembre 2013 Par bilan.ch

 

 

 

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