À l’occasion de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22), l’industrie maritime s’est engagée dans la lutte contre le changement climatique.
Ainsi, le rapport de l’Organisation Maritime Internationale « Third IMO Ghg Study» (1) annonce que la part du transport maritime dans les émissions de dioxyde de carbone (CO2) est passée de 2.6 % à 2.1 % entre 2007 et 2012.
Au cours de la même période, selon les données de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le développement), le commerce maritime mondial a augmenté de 14.5%. Cela montre bien que le développement économique et les considérations environnementales sont tout à fait compatibles.
Par rapport à cette logique, les armateurs ont compris le bénéfice de disposer d’une flotte respectueuse de l’environnement : ils gagnent dans le budget du soutage, ainsi Maersk, Cosco, Cma Cgm et bien d’autres encore.
Autrement dit, aujourd’hui, le shipping s’engage résolument dans la voie de l’efficacité énergétique, c'est-à-dire dans lutte pour l’abaissement du taux des gaz à effet de serre.
Or, cet objectif ne peut être atteint que par l’innovation. De ce fait, des actions sont menées, avec le soutien des chantiers navals et des bureaux d’ingénierie pour concevoir et construire des navires sûrs, propres et économes en énergie.
En conséquence, les nouveaux porte-conteneurs bénéficient de toute une série d’avancées technologique d’une part en matière de motorisation et d’autre part en matière de profilage hydrodynamique.
En améliorant les formes de la carène, on minimise la résistance à l’avancement. Ce qui permet d’obtenir une réduction de 30% en moyenne la consommation de carburant, c'est-à-dire une diminution du même ordre pour les rejets de CO2 dans l’atmosphère.
La dernière génération de moteurs lents est équipée d’un dispositif de commande automatisé, auquel a été intégrée la technologie récente d’injection de carburant connu « common rail » qui veut dire « injection directe à rampe commune ».
Ce système est utilisé pour remplacer les arbres à cames des modèles classiques. Ce dispositif innovant permet un meilleur contrôle des mécanismes de combustion, ce qui entraine un gain spécifique de la consommation d’environ 5%. Dans cet esprit et pour réduire les émissions des gaz à effet de serre, les armateurs s’organisent en collaboration avec les bureaux d’ingénierie, les sociétés de classification et les chantiers navals.
La tendance consiste à propulser les navires à l’aide de nouvelles sources, tel que le gaz naturel liquéfié (GNL) ou la force éolienne. Ces solutions d’appoint permettent une diminution additionnelle de 20% en oxydes d’azote et en CO2.
Par ailleurs, d’autres techniques ont vu le jour en faveur de la protection des océans. Par exemple, les navires se munissent d’équipements d’épuration des eaux de ballast pour éviter le transfert d’espèces invasives d’un port à un autre. Il en est de même pour le mode de récupération d’hydrocarbures en cas de naufrage, procédé bien connu sous l’acronyme anglais Fors (Fast Oil Recovery System).
Il est dorénavant clair que la transition énergétique dans l’industrie maritime représente un tournant majeur, tout aussi important que la révolution de la vapeur au début du XIXème siècle.
Fait à Paris, le 10 février 2017
Par Ismail BRAHI
Officier au long cours, Architecte Naval et Génie Maritime
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