La cité du détroit en phase de reconquérir sa place de pôle de pêche par excellence

Pêche
Typography

Tanger, 06-12-2011 – Le nouveau port de pêche de Tanger, dont les travaux de construction ont été lancés mardi par SM le Roi Mohammed VI, dans le cadre d’un vaste projet de reconversion de la zone portuaire de la ville, vient à point nommé pour redynamiser une activité de première importance pour l’économie de la région qui pâtit de l’insuffisance des infrastructures dédiées.

La cité du Détroit, ville côtière bercée par deux mers qui s’est développée au fil du temps autour du port, est devenue trop grande pour son actuel espace de pêche cerné au coeur de la zone portuaire, sans possibilité de croissance pour une activité pourtant à fort potentiel de développement pour l’économie nationale.

Pour remédier à cette situation, la création d’un nouveau port de pêche s’est donc avérée nécessaire. Une enveloppe de plus d’un milliard de DH a été allouée au projet, ce qui représente l’un des plus grands investissements dans le cadre du projet de reconversion du port de Tanger-ville, doté de 6,2 milliards de DH.

Selon les professionnels, la capacité actuelle dédiée à la pêche, soit 710 mètres linéaires de quais, 4,5 ha de terre-pleins et 6 ha de bassins, est devenue trop exige avec des infrastructures saturées, freinent le développement du secteur. Un constat confirmé par le délégué régional des Pêches maritimes, Abdelouahed Rouagbi, pour qui le nouveau port donnera un grand élan au secteur de la pêche maritime et aura un effet d’entraînement sur toute l’économie régionale en termes d’emplois et d’augmentation de la valeur ajoutée des produits de mer.

« Ces objectifs ne saurait être concrétisés si la darse de pêche actuelle est maintenu », a déclaré à la MAP M. Rouagbi, qui déplore l’exigité des installations, l’enchevêtrement des activités commerciales, industrielles et de pêche au niveau de la zone portuaire, sans oublier les problèmes liés à la salubrité. Même son de cloche chez les responsables de l’Office national des pêches (ONP). La directrice régionale de l’ONP en Méditerranée, Mme Nezha Salaheddine a souligné qu’au-delà de ses aspects économiques et sociaux, la pêche représente un héritage culturel inhérent au patrimoine de la ville du Détroit et à son mode de vie.

D’où l’importance d’offrir au secteur un espace moderne, remplissant les critères internationaux et tirant pleinement profit des atouts de la région. Il s’agit notamment de la richesse et de la biodiversité des côtes rocheuses de Tanger, qui attirent des poissons de grande qualité, en plus du passage par le Détroit de Gibraltar de plusieurs espèces migratoires très prisées, tels le thon et l’espadon, a-t-elle expliqué, mettant l’accent également sur la proximité géographique de l’Europe, principale destination des exportations de produits frais marocains.

Mettant en évidence la pertinence de la vision du projet de reconversion du port de Tanger-ville, elle a indiqué que celui-ci intègre le nouveau port de pêche au sein du complexe portuaire, ce qui permettra de préserver la proximité de l’activité pêche par rapport à la ville. Une activité qui, d’ailleurs, cadre parfaitement avec le tourisme de loisir et de croisière, axe principal du projet de reconversion, a-t-elle soutenu.

Le transfert de l’activité de pêche vers le nouveau port permettra ainsi à la fois de désencombrer la zone portuaire de Tanger-ville, appelée à devenir une destination phare du tourisme de croisière et de plaisance dans le bassin méditerranéen, et de faire bénéficier le site reconverti de l’attractivité de l’activité de pêche.

Cette nouvelle infrastructure vise aussi à améliorer les conditions de travail des pêcheurs en leur offrant des installations plus modernes, répondant à leurs besoins, en plus de la relance des investissements et de la création d’emplois dans le secteur de la pêche.

Selon les chiffres de la délégation régionale des pêches, plus de 7.000 marins exercent actuellement sur une flotte locale composée de quelque 430 bateaux de pêche côtière et hauturière, 412 bateaux de pêche artisanale et 7 corailleurs.

La zone portuaire compte quelque 28 usines liées aux produits de la pêche, employant quelque 6.000 ouvriers. Les prises annuelles enregistrent une moyenne de 12.000 tonnes de poissons. Ces chiffres devraient croître considérablement après la mise en service, prévue en 2015, du nouveau port de pêche, qui aura pour effet de replacer Tanger en tant que pôle de pêche de haute facture sur le plan national.

Le nouveau port de pêche sera adossé à l’actuelle zone portuaire Tanger-ville et offrira 1.167 mètres linéaires d’ouvrages de protection, 2.537 mètres linéaires de quais et d’appontements, 11 hectares de bassin et 12 hectares de terre-pleins.

 

Pour réagir à ce post merci de vous connecter ou s'inscrire si vous n'avez pas encore de compte.